Trois femmes pour un symbole
- Anyel MOKRANE
- 11 mars 2016
- 4 min de lecture
Aujourd'hui, ce n'est pas une femme que nous allons vous présenter mais trois. Ces trois femmes sont en service civique au Club Solidarité d'un lycée de Chalon et elles ont beaucoup de choses à dire en cette semaine dédiée aux femmes.
Qui sont elles ?
La première s'appelle Émilie, 21 ans. Une jeune femme qui après une licence a ressenti le besoin de faire une pause et de faire un service civique au Club Solidarité où elle gère des projets, des manifestations et se mobilise pour des causes solidaires. Un nouveau monde s'ouvre à elle, celui de la solidarité.
Ensuite, vient Laurine, une jeune femme de 23 ans. Elle aime rire, les plaisirs simples, le cinéma et passer du temps avec ses amis. Pour elle, le service civique c'est une façon de se rendre utile de manière concrète auprès de la jeunesse actuelle qui est le seul véritable souffle d'un avenir meilleur.
Pour finir, je vous présente Olivia, 24 ans, une femme simple, drôle et très ouverte. Au Club, elle s'occupe surtout de la communication, puisqu'elle a fait des études dans ce domaine.
Sont-elles fières d'être des femmes ?
La réponse est unanime : oui, elles sont fières d'être des femmes. Forcément me direz vous, mais non, la fierté n'est pas un acquis. D'après Émilie, la femme incarne même beaucoup de beaux symboles. Olivia, elle, est fière d'être elle même et de savoir qui elle est, « Je suis fière de mon parcours et de mon évolution, en tant que femme oui, mais surtout en tant que personne ».
Les restrictions
Par rapport à leurs frères ou leurs cousins, les femmes subissent plus de restrictions et d'interdits qui les empêchent d'être elles mêmes, mais qu'en pense nos services civiques ?
Olivia est consciente des inégalités, parfois même involontaire entre les hommes et les femmes mais elle n'a jamais eu concrètement à les subir, « Je n'ai pas moins de liberté et j'ai toujours pris mes décisions. »
Tout comme elle, Laurine ne pense pas avoir moins de liberté qu'un homme, au contraire, selon elle, « Être une femme ne devrait pas être une restriction à ce que j'ai envie de faire et ne doit jamais l'être alors je continuerai d'avancer de cette manière ».
Émilie, elle, se sent plus vulnérable, marcher à côté d'un homme le soir dans la rue, ça la rassure. Et les habits ? « Ta jupe est trop courte ! », « Ton haut est un peu décolleté... » ou au contraire « Pourquoi tu mets toujours des pantalons ? C'est pas très féminin... ». Que doit on faire alors ? A ce sujet, Émilie m'explique qu'en fonction des endroits qu'elle fréquente, elle évite les robes ou les jupes.
La position des femmes dans notre société
Dans notre société, les femmes sont les victimes de nombreuses inégalités, notamment au travail ou en politique. C'est ce que veut dénoncer Émilie, « C'est assez hallucinant de voir qu'encore aujourd'hui les femmes sont payées moins que les hommes pour le même travail, et qu'elles sont largement minoritaires dans les postes à haute responsabilité. » Mais les choses changent, on retrouve de plus en plus de femmes dirigeantes, comme Dilma Rousseff, la présidente brésilienne ou encore Ellen Johnson Sirfleaf, présidente du Liberia mais aussi la première femme élue au suffrage universel à la tête d'un État africain.
Pour Laurine, un autre problème se pose : celui de la femme objet. En effet, cette représentation de la femme « idéale », en plus d'être dégradante, est bien trop présente pour elle. On la retrouve dans la publicité, dans les magazine, à la télévision ou encore dans les clips de musiques où la femme n'est plus qu'un objet de désir, dénué de conscience ou de réflexion et défini par son corps.
Que représente la journée des droits des femmes ?
Pour Laurine, cette journée est un symbole, le symbole d'un progrès puisque l'on met en avant des femmes qui la méritent mais également le symbole d'un monde qui reste trop inégal.
C'est une journée honorable pour Émilie, qui pense que le sujet de l'égalité homme/femme devrait être abordé un peu plus qu'un jour par an. Mais le 8 mars nous rappelle surtout l'importance de nos droits, bien plus fragiles que ceux des hommes, que de nombreuses femmes avant nous se sont battues pour obtenir. Olivia ne se sent pas particulièrement touchée par cette journée, « Nous devons continuer à faire valoir nos droits en tant que femme, mais pourquoi y consacrer une seule journée ? Ce chemin vers une évolution des droits de la femme doit se faire tous les jours. »
Enfin, l'égalité entre les sexes est encore loin, mais gardons espoir et célébrons les femmes, leur diversité, leur courage et leur singularité. « Il y'a encore du chemin à faire pour que l'homme et la femme soient égaux, alors il est hors de question de lâcher prise maintenant ! Alors du haut de nos talons, levons nous ! » déclare Laurine.
Soyons fières de ce que l'on est, battons nous pour ce que l'on veut et faisons nous entendre pour ce que l'on mérite.

Tout devant nous avons Laurine, au milieu Olivia et tout derrière Emilie :)
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