Après l'émotion, place à l'action : la solidarité est notre arme
- L'équipe JeunesClubSo
- 12 nov. 2015
- 5 min de lecture
Retour sur la journée d’échanges, débats et formation organisée par JeunesClubSo avec l’intervention de l’Association de Solidarité avec tout-e-s les immigré-e-s et du collectif Stop le Contrôle au Faciès.

C’était en une journée prometteuse que l’association a accueilli le 7 Novembre dernier, deux associations intervenant sur la question du racisme, du contrôle au faciès, des demandeurs d’asile et migrants.
Comme le rappellera Suzanne, l’une des membres, cette journée avait pour but de sensibiliser et de réfléchir ensemble à la solidarité au niveau local. Nous vous avons donc invité à prendre part à cette journée, et nous avons eu un immense plaisir à écouter et échanger avec deux intervenants associatifs, Sihame Assbague et Stéphane Boyer.
Ce samedi a donc commencé timidement, où chacun-e est venu-e au fur et à mesure, et où nous avons eu l’occasion d’apprendre à se connaître et de briser la glace afin que chacun puisse être à son aise et s’exprimer librement. Un débat mouvant fut organisé pour commencer doucement à réfléchir sur la solidarité à l"échelle locale, des avis ont été énoncés de part et d'autre, tant d'accord et pas d'accord avec les affirmations énoncées "Il n’y a pas de solidarité en France" et bien d'autres, alors et vous qu'en pensez vous?
"Ceux qui ne subissent pas les discriminations ne peuvent parler au nom des discriminés mais ils peuvent en être des allié-e-s"
Puis est venu le moment où Sihame Assbague a pu intervenir sur son action militante en tant que porte-parole du collectif Stop le Contrôle au Faciès. Pour revenir brièvement, ce collectif a pour but de dénoncer et agir contre le contrôle au faciès, une forme de discrimination qui ne cesse d'évoluer et de devenir plus violente. Sihame est une militante qui dédie son quotidien à la question du racisme et du contrôle au faciès, et a organisé très récemment avec le MAFED (un collectif autonome composé exclusivement des femmes subissant le racisme d’État) la Marche de la dignité et contre le racisme. Sihame est donc revenue sur les préjugés concernant le racisme et la discrimination et nous a permis de mettre les bons mots sur les bons phénomènes. Certain-e-s d'entre vous on pu poser des questions et aussi revenir sur leur propre ressenti et expérience. Le racisme est toujours là présent, de par le manque de représentativité dans les médias, magazines, etc., de par les blagues et expressions du quotidien dénigrant toujours la place des racisé-e-s, par le racisme ordinaire et l'essentialisation de ces catégories minoritaires. Un moment enrichissant que nous ne sommes pas prêt-e-s d'oublier.
Il est important de revenir à ce vocabulaire, ces mots que l'on croise mais qui peuvent perdre leur sens si ils sont mal utilisés. Nous vous incitons donc à lire les articles joints en bas de cet article qui reviennent en détail sur ce vocabulaire et sur les enjeux actuels que pose le racisme.
Par ailleurs, l’intervention s’est poursuivie sur le contrôle au faciès, et sur comment agir si on en est victimes ou bien témoins. (Voir sur le site joint pour les détails de comment intervenir : http://stoplecontroleaufacies.fr/slcaf/)
Après un repas convivial et des discussions vives, nous avons pu nous mettre en situation à travers une animation qui nous faisait prendre le rôle d'individus en situation d'handicap, ou bien à la place d'une femme prostituée ayant le sida, une mère célibataire ou bien encore d'un fils de diplomate, d'une jeune fille rom, et bien d'autres.. des situations vécues au quotidien par des personnes réelles, qui nous font prendre conscience que nous pourrions être dans ces situations. Nous pourrions être un-e réfugié-e, une personne chômeuse, tout n'est question que de moments et de hasard..
"Nous sommes tou-te-s l'étranger de l'autre"
L’après-midi a été consacré à l’intervention de Stéphane Boyer, représentant de l’Association de Solidarité avec tout-e-s les immigré-e-s, et nous avons pu échanger et déconstruire toutes les questions et préjugés sur l’accueil des réfugiés et des migrants. Un moment qui nous a fait prendre conscience de l’importance de se mobiliser pour les demandeurs d’asile et migrants. N’oublions jamais que nous sommes tou-te-s l’étranger de l’autre, et que nous devons nous mobiliser pour mettre en place des actions locales pour accompagner des hommes et des femmes qui cherchent à se construire un avenir meilleur.
Ce sont sur des échanges passionnés et regorgeant d'idées que la journée s'est achevée, "on doit créer des liens, ne pas les exclure", "On peut organiser un repas du monde", "Impliquons les dans des évènements!"

Et maintenant?
La solidarité se joue aussi ici, à l’échelle locale. Et ce sont des acteurs associatifs comme Stéphane et Sihame qui y contribue en s’attelant à défendre des causes qui nécessitent encore et toujours une prise de conscience collective. Il est important et nécessaire de comprendre que le combat contre les discriminations n’est pas que l’affaire de ceux qui en subissent les conséquences tous les jours, mais le combat de tous ceux qui ne peuvent et ne veulent pas vivre dans un monde fait d’inégalités et d’injustice. Croire que notre société et notre environnement peuvent changer et déjà une partie d’un combat pour l’égalité et la solidarité.
Plus que des idéaux et des beaux discours, il s’agit d’actions à mener au quotidien, dans votre quotidien. On peut être acteur de notre monde, en choisissant d’être allié-e-s de ceux qui sont victimes de discriminations, en étant révolté-e-s d’injures racistes, en dénonçant les contrôles au faciès, en étant indigné-e-s par des commentaires sexistes, en se battant pour plus de justice climatique, en défendant les droits de ceux qui sont réfugié-e-s, immigré-e-s, et demandeurs d’asile, des hommes et des femmes, des citoyens du monde comme nous. « L’espoir d’une vie meilleure ne nous est pas réservé parce que nous sommes nés du bon côté de la barrière »
Si aujourd’hui, vous pensez que cela ne vous concerne pas, regardez autour de vous, prenez conscience autour de vous de ce qui se passe. Privilégié-e-s ou non, nous sommes tous interdépendants et les actions des uns impactent sur la réalité des autres.

La solidarité se joue aujourd’hui et demain, comme le disait Saint Exupéry, « nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants ». Ainsi nous vivons dans un monde où les choses que nous souhaiterions changer sont si profondément connectées que ces changements nécessitent un effort collectif, tant localement qu’à plus grande échelle, alors il est temps que vous rejoignez le mouvement !
L'équipe JeunesClubSo.
Notes : informez vous !
-Article de Rafik Chekkat : http://www.etatdexception.net/ce-que-le-mot-racise-e-exprime-et-ce-quil-masque/
-Livre de Claude Lévi-Strauss, Race et Histoire, Gallimard, 2007.
-Site web du Collectif Stop le Contrôle au Faciès : http://stoplecontroleaufacies.fr/slcaf/
-Site web de FASTI (Fédération des Associations de Solidarité avec tout les immigré-e-s) : http://www.fasti.org/
-Images tirées de http://www.lacimade.org/, extraits du "Petit guide pour lutter contre les préjugés sur les migrants "
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